L'église date du 12è siècle

Bandeau église


Son histoire

Dès le début du 12è siècle, la paroisse de la Chaussée est constituée. L'abbaye de Saint Père détient cette église avec quelques 60 arpents de terre, des prés et un fief qui consiste en cens sur quelques maisons et héritages. Elle doit ces biens à la libéralité de Drogon de Raizeux

A l'extérieur de l'édifice, on peut encore voir, sortant des murs, des prolongements aujourd'hui éboulés. Il s'agit sans doute d'une ancienne tour ou chapelle dont on distingue encore au sol les fondations en période de sécheresse.

Sur la façade austère du chevet, absente de rotondité, s'ouvraient autrefois deux larges baies aujourd'hui murées. Sur le côté opposé à la sacristie, existe au dessus d'une porte renaissance, un médaillon où apparait la date de 1739. D'après les anciens du village, c'est la place qu'occupait autrefois un cadran solaire que les pluies ont fait disparaitre au fil du temps.

Aujourd'hui, la litre funèbre des seigneurs de Saint Lucien est invisible. Cette litre se composait d'un bandeau noir d'un mètre de large qui faisait le tour des murs et sur lequel étaient peints le defunt et ses armoireries. 
Mille Saint Just, seigneur de Saint Lucien, est enterré dans l'église de Saint Lucien en 1652, dans le choeur, contre le siège contigu le degré par lequel on monte à l'autel.

L'abbaye de Saint Père-en- Vallée, autrefois à l'extérieur de Chartres, a été construite au 12e siècle également. Elle est  indépendante du diocèse de Chartres


voutebardeau.jpg
eglise int 1 2021 reduite.jpg
10585745_10203389520352158_1931063596_n.jpg

L'abbaye de Saint-Père-en-Vallée (Monasterium S. Petri Carnotensis1 - il faut comprendre « Saint-Pierre » et non « Saint Père »), est une abbaye bénédictine, fondée (ou dotée) au milieu du VIIe siècle par la reine Bathilde, à l'origine hors des murs de Chartres.
Elle appartint à la congrégation de Saint-Maur à partir de 1650
.
Dans les années 840, les moines eurent un conflit violent avec l'évêque de Chartres Hélie et s'exilèrent à Saint-Germain d'Auxerre. L'abbaye fut ensuite ruinée à deux reprises par des Normands venus attaquer Chartres (une première fois en 858, une seconde fois par Rollon en 911), puis fut restaurée vers 930 par l'évêque Haganon qui la dota de fortifications dont subsiste une tour carrée servant actuellement de clocher.
Rainfroy, successeur d'Haganon, accorda au monastère des dotations et privilèges et en fit définitivement un établissement bénédictin (954), qui exista ensuite jusqu'à la Révolution. Dans le second quart du XIe siècle, l'abbé Landry fit construire l'enceinte d'un « Bourg Saint-Père » distinct de la ville de Chartres.

La cloche

 Le 9 juillet 1711 était bénie la grosse cloche de l'église, nommée Marguerite Louise Perrine par M. Nivelle de la Chaussée, conseiller du Roi.

Puis, le samedi 27 juin 1778, le clocher, dressé fièrement vers le ciel, attira la foudre qui tomba sur lui, endommageant sa couverture.

Quelques années plus tard, la petite cloche fondue en 1588 était à son tour descendue par Jean Laudurier, charron, pour être envoyée au district de Dreux.
 
Enfin en 1832, vint la cloche actuelle, nommée Marie Angélique Félicité, qui pèse environ 300 kg.
 Elle porte l'inscription suivante: "L'an 1832, j'ai été bénie par Joseph Lelairdier, desservant la commune de Saint Lucien, nommée Marie Angélique Félicité, par François Prunier et Dame Catherine Félicité Leclerc, en présence de Clovis Denis Prunier, maire et Louis Gilles Vannier, marguillier, Hildelirand, fondeur à Paris. Je pèse 616 livres".


L'intérieur

On entre dans l'église par un porche quadrangulaire. une lourde porte renaissance en deux vantaux est ornée de motifs appelés "plis serviette". Sur la première marche, au sol, il y a une croix sur un piédestal.

Voûtée en bardeau, l'armature en bois de la nef est supportée par d'énormes poutres en bois de 9 mètres que soutiennent à leurs extrémités de solides gueules de dragon, émergeant des murs. Sur les poutres du coeur, on distingue 5 écussons que certains attibuent à la dynastie des seigneurs de Saugis.
 
Six fenêtres ogivales et une ouverture ronde éclairent la nef et le choeur. 4 fenêtres condamnées, dont deux rondes, sans compter celles de la façade laissent penser qu'autrefois l'église devait recevoir une lumière abondante.

Dans l'église, se trouvent un magnifique retable du 18è siècle, un Christ du 11è siècle près duquel se tient Saint Denis, sa tête dans ses mains.

Un tabernacle du 17è siècle a été restauré, grâce aux subventions de la DRAC, à l'initiative de l'association des Amis du Patrimoine, et installé en 2015. Un autel a été fabriqué dans le même bois ancien pour le supporter, il se trouve à gauche du choeur.

La charpente a été rénovée et la base des piliers du clocher a été consolidée. Fragilisés, ils menaçaient de ne plus supporter le poids de la cloche.


église_porche_site.jpg


À la fin du XIIe siècle, il fut englobé dans l'enceinte de Chartres. Au XVIIe siècle, l'abbaye avait sous sa tutelle 24 prieurés et 80 cures des diocèses de Chartres, Orléans, Évreux, Rouen, Sées et Coutances. En 1650, l'abbaye adhéra à la congrégation de Saint-Maur. Les bâtiments conventuels furent reconstruits au début du XVIIIe siècle, mais en 1789 il ne restait que huit moines, alors que le revenu de l'abbaye était évalué à 23 000 livres.
La Révolution fit disparaître le cloître et utilisa l'église, vidée d'une grande partie de son mobilier, comme fabrique de salpêtre. Les bâtiments restants furent affectés à une caserne de cavalerie (caserne Rapp), avant d'être attribués au lycée Marceau, au muséum et à un hôpital militaire.
La paroisse fut constituée en 1803 et l'église pris le vocable de Saint Pierre.

Le Porche

A l'entrée, à gauche du porche en charpente de bois, on remarquait autrefois,  une pierre gravée qui rappelle en vieux français un don fait par Jean Lefebvre, curé de Saint Lucien en 1674. Afin de la protéger, elle fût installée à l'intérieur de l'église, sur le mur de gauche en entrant.

En voici le texte complet dans un langage clair :

 " Moi, soussigné Jean Lefebvre, prêtre curé de cette paroisse, donne par testament à la cure de céant, un lieu enclos de murs par moi acquis contenant 150 perches de terre en vigne, jardin et maison à plusieurs usages à savoir : salle, cuisine, chambres basses et hautes , pressoirs dépendance, cave, foulerie, grange, écuries, plusieurs greniers, porte cochère, autre logis et viviers à poissons, assis au bord de ce village, vers le midi, sur les chemins de cette église à Saugis et de Mittainville à Chartres, à la charge des gens au fief de Cloche, de dire tous les quatre ans messes, savoir les jours de saint Eloy, 25 juin, la décollation de saint Jean, 29 août, saint Fiacre, 30 août, et saint Gilles, 1er septembre, les dimanches et fêtes, faire la procession, libera la croix, lieu de ma sépulture, veni creator au retour, et le jour de Pâques après vêpres Te Deum, et en cas que le sieur curé par succession de temps soit négligent à faire les charges sus-dites et à entretenir le dit lieu, l'église s'en emparera sans forme de procès et sans charge.
Arrêté en mon dit logis presbytéral, le 27 septembre 1674
Jean Lefebvre.
Le temps de notre pélerinage passe comme une ombre"

Photo numérisée-28.jpg
photo ancienne