La mairie école
La mairie est aussi l'ancienne école de Saint Lucien.
Cette école, construite à la fin des années 1800, ne fut pas la première école de Saint Lucien. La première école se trouvait au chevet de l'église, dans un état de délabrement, près du cimetière avant qu'il ne trouve son emplacement actuel.
Avec la troisième République, l'école devient gratuite, obligatoire et laïque. En 1833, la loi Guizot oblige les communes à acquérir un local spécial, ce qui conduit souvent à l'achat de bâtiments non adaptés, même si cela représente un progrès certain. En 1882, l'école est obligatoire pour lutter contre l'absentéïsme en milieu rural.
C'est ainsi qu'à la toute fin du 19è siècle, des bâtiments sont spécialement construits pour y installer des classes. Un logement ( à Saint Lucien au premier étage) est dédié à l'instituteur. Dans les petites communes rurales, par économie, on y adjoint une salle pour servir de mairie. Ceci explique pourquoi le plan d'ensemble de notre mairie n'est pas toujours en cohérence avec ses besoins actuels.
Qu'importe, à cette époque, la mairie-école a fière allure et sa prestance en fait souvent le plus bel éduifice du village.
Celle de Saint Lucien est assez jolie , n'est-ce pas?
Certains lucanois d'aujourd'hui ont encore le souvenir vivant de leur école primaire, qu'ils ont eu le plaisir de retrouver grâce au décor du tournage du film, Le Grand Meaulnes, en octobre 2007, par le réalisateur Jean Daniel Verhaeghe.
Reconstitution de la classe pour le film.
La première école
Petite histoire de l'école communale
La toute première école était la maison qui jouxte les jardins de l'église. Sur les plans, on y reconnaît la forme du terrain.
Le montant d'une dépense pour le maître "d'eschole" apparait dans le budget de la fabrique dans les années 1650.
En l'an III, Charles Maréchal est maître des petites écoles. Il tient également la place de secrétaire greffier et, l'année suivante, il prête serment en ces termes :
" Je jure d'être fidèle à la Nation et de maintenir la liberté et l'égalite ou de mourir en la défendant."
Lui succèdent Lozeau Mathurin en 1803, et Hoyau en 1817.
L'état de délabrement de l'école et du logement situés derrière l'église, au niveau du chevet, est encore attesté en 1844. En 1852 sortent les plans d'une école qui prévoient la reconversion de l'ancienne classe en deux pièces pour le logement du maître. En 1854, un devis est établi pour monter une séparation entre les filles et les garçons, par une extension.
Ce corps de bâtiment divisé en un bûcher, une cuisine ayant four, une chambre à feu, une chambre froide, une ancienne salle d'école, et un arsenal pour la pompe à incendie, et ce qui a réjouit les habitants dans les années 1850, ne satisfait plus le conseil en 1879 qui trouve que la maison d'école laisse à désirer.
Au problème de la distance que doivent parcourir les enfants des hameaux éloignés pour aller à l'école chaque jour, s'ajoute celui du chauffage. Chaque élève apporte chaque matin une bûche et cette portion, somme toute faible, est complétée par l'instituteur.
Peu à peu, la commune prend à sa charge le chauffage.
Le 24 janvier 1834, suite à l'achat d'un poêle par l'instituteur sans l'autorisation du maire, ce dernier écrit au sous-préfet :
"J'ai plusieurs fois proposé au conseil municipal des améliorations dans le mobilier de l'école, mais la conduite immorale de l'instituteur et son ignorance grave dans l'instruction des enfants a toujours fait dire au conseil municipal que l'école était assez bien comme elle se trouvait pour l'instituteur qui l'occupait. Je dis, sans immoralité, puisqu'il est bien vrai qu'il ne se passe guère de jours dans la semaine qu'il ne s'enivre au cabaret, quelquefois jusqu'à huit fois par jour. Monsieur le curé s'est parfois plaint qu'il se présentait aux offices dans un état d'ivresse qui le faisait chanceler ; cependant, Monsieur, malgré cet état de chose on a toujours souffert cet insituteur par considération pour sa femme et ses enfants , et c'est bien le cas de dire aujourd'hui qu'on a sacrifié l'intérêt de toutes les familles pour un homme qui ne le mérite pas. "
Voici le compte rendu d'un conseil :
"Le logement de l'instituteur est insuffisant, ne se composant que d'une cuisine, d'une salle à manger et d'une chambre à coucher, les planchers de ces appartements n'ont que 2,38 m de hauteur et sont à solives apparentes, enfin les murs sont construits en mortier de terre avec des grès qui donnent beaucoup d'humidité et rendent ce logement très malsain. La salle d'école se trouve en tous points dans les mêmes conditions de salubrité, à l'exception que le plancher est un peu plus élévé. Toutes ces constructions se trouvent dans un terrain très bas, près des fontaines." ( Ndr : les sources du lavoir)
Après ces discussions, la nouvelle école ne tarde pas à voir le jour.