Le pays des carnutes
SANCTUS LUCIANUS DE CALCERA
Depuis sa fondation, Saint Lucien s'appela successivement, Calziacum (1104), Calgetum (1126) Calsetum (1215) ce qui signifiait La Chaussée.
Construite sur une voie romaine...
Construite sur les bords de la Moltroue (aujourd'hui la Maltorne) qui prend sa source à la Boissière-Ecole et se jette dans l'Eure à Mormoulins, Saint Lucien était traversée par une voie romaine (en blocs de grès extraits sans doute des nombreuses carrières de la région) qui reliait Dreux à Corbeil. Cette voie a complètement disparue sous les remblais. Elle passait à Marsauceux, Mérangle, Fontaine-Boissy, Saint Laurent-la-Gâtine, l'Aumône, Senantes, et Chenicourt.
Saint Lucien prend son nom actuel au 12è siècle...
A la construction de son église, érigée en l'honneur de ce martyr, elle fut d'abord appelée Saint Lucien la Chaussée, puis en 1327, elle ne s'appelait plus que Saint Lucien.
Et elle change d'appartenance...
Le seigneur de Saint Lucien, Drogon de Raizeux, donna l'égise et plusieurs arpents de terre à l'Abbaye Royale de Saint Père, indépendante du diocèse de Chartres.
Peu après, Hugues, fils de Nivard de Senantes, concèda aux religieux, une terre qu'il possèdait à Saint Lucien et qui dépendait du fief de Morhier, alors Seigneur de Villers. La femme de Hugues et son fils refusèrent de ratifier la donation. Alors, Baldéric, moine trésorier de l'Abbaye, fit don à la femme de Hugues de 10 sous et à son fils, de souliers de cordouan ( cuir de peau de chèvre, précieux à l'époque) et il obtint leurs signatures.
En 1126, les moines de Saint Père possédaient la paroisse de Saint Lucien et sa dîme.
En 1235, Hugues de Changé donne deux arpents de pré à Saint Lucien.
En 1462, Robert de Garennes, Seigneur de Saugis, échange avec les religieux de Saint Père quelques arpents de terre du terroir de Saint Lucien.
En 1497, Saint Lucien et Saugis appartiennent à la châtellerie d'Epernon.
En 1563, les deux paroisses reviennent de nouveau au seigneur de Villiers, Jacques, d'abord, puis Etienne.
En 1611, Claude de Havard est seigneur de Senantes et de Saint Lucien.
En 1622, Jehan de Ponville, écuyer du roi, est Seigneur de Saint Lucien.
En 1633, Mille Saint Just, écuyer du Roi, est Seigneur de Saint Lucien.
Entre 1670 et 1721, Saint Lucien appartient à M. Villiers le Morhier, qui venait y rendre la justice à Saugis.
Puis vint la révolution,
En 1793, Saint Lucien prend le nom de Lucien-les-Tables (du fait des tables des carrières de grès de la région) en opposition à la royauté. On utilisait déjà ce nom au 12 et 13è siècle pour citer la chaussée, mais ce nom n'a pas subsisté.
Et dès lors, notre commune s'appelle Saint Lucien.